La lecture traduit à mon sens un paradis artificiel, une source continuelle de bonheur. A chaque fois que la dure réalité de la vie prend le dessus, le roman est pour moi, la seul solution de fuir à ses contraintes quotidiennes. Contrairement à la vie, le roman est un monde dans lequel on peut plonger, un monde qu'on peut facilement dominer, tout simplement parce qu'on peut y entrer ou en sortir librement puisqu'il suffit juste d'ouvrir ou de fermer le livre. Plonger dans certains univers telle que le fantastique ou encore la fantasy  permet de trouver ce que la vie quotidienne ne nous apporte pas: le rêve, l'impossible, la magie...
C'est ainsi que je poussais pour la première fois au pensionnat la grande porte de la bibliothèque avant d'y entrer. Comme à toute les bibliothèques que j'ai pu fréquenter, le calme y régnait toujours. Les seuls bruit que l'on pouvait entendre par moment étaient rare et provenaient souvent de chaise qu'on déplaçait ou encore des quelques claviers sur lesquelles on tapait pour trouver un manuel en particulier ou faire de rapides recherches.
L'endroit était gigantesque et je ne savais pas par où commencer, je me glissa ainsi entre les étagères à la recherche d'un bon livre que je pourrais dévorer, d'une histoire romanesque qui me ferai rêver, d'un idéal tout simplement où je pourrai m'évader.

Je venait tout juste de faire mon choix, qui s'était tourné vers une oeuvre du fameux roi du roman d'horreur et du fantastique, Stephen King. Toujours entre les étagères remplies de livres, je constata que le jeune homme installé en face à une table était toujours là et n'avait pas bougé depuis plus de trente minutes, la tête entre les bras, il semblait complètement perdu. Je m'approcha alors de lui, mon livre en main et lui demanda si je pouvais m'installer sur la même table que lui, table qui semblait être la seule à être aussi vide. A sa réponse positive je m'assied donc, assez intrigué par sa personne. Je posa mon regard sur la feuille positionnée en face de lui, toute pleine de ratures et compris alors son trouble. Il était certainement en manque d'inspiration et c'est à ce moment-ci que je posa mon livre à peine commencé sur la table.

− Désolé de te déranger à nouveau, c'est pour un devoir ? T'as quoi à faire exactement ?

Je me mit donc à lire ce que le jeune homme me tendit, il me semble que j'avais déjà étudier ce texte. Tout en me concentrant sur la lecture, j'écoutais l'inconnu que je devais aider parler. Non mais il est sérieux ? Il venait de me dire toute les réponses

− T'es au courant que ce que tu viens de me citer, pourrait faire office de grande partie ?

Je me retenait légèrement de rire face à ce manque d’attention (?) à ses propres paroles et lui récita ce qu'il venait de me dire parce que monsieur avait déjà oublié

− Bon ok alors, je vais pas te donner la réponse, juste quelques idées et ensuite tu te débrouilles. En guise d'introduction que tu vas j'espère étoffer, tu pourrais dire que selon Camus, le roman est une version amélioré de la vie, où les erreurs ont été corrigés. Qu'il juge positivement les héros de roman car ces derniers vont jusqu'au bout, font preuve de courage, d'ambition et de passion. Tu pourrais dire qu'il y des personnages qui sont de véritables "héros" dans le sens où Camus l'entend et citer ainsi tes idées tel que le fait que comme tu m'as dit, le personnage peut correspondre au désir de l'écrivain de transmettre un message, une idée voire sa vision du monde et que le personnage peut traduire en quelque sorte un idéal, être un modèle ou au contraire, un contre-modèle. Tu cites un ouvrage qui pourrait illustrer cette exemple et...

Prise dans mon monologue j'oubliais complètement le jeune homme et le vit alors m'écouter, mais comme s'il ne comprenait rien. Je lui donna alors une petite tape sur la joue pour le réveiller et reprit mon discours.

− Ça va ? Je t'endors pas trop ? Ensuite tu peux continuer avec le fait que tous les personnages ne correspondent pas à cette vision et qu'il y a des antihéros...Bla bla bla...Bla bla bla...

Le temps passait à une vitesse folle et il semblait difficile de m'arrêter, je lui citait des exemples qu'il pourrait citer et c'est ainsi que nous terminons après trois bonnes heures et je ne lui avais toujours pas demandé son prénom.

J'avais l'impression qu'il lisait dans mes pensées, alors que j'ouvrais la bouche pour lui demander son nom, voila qu'il le faisait avant moi. D'ailleurs je ne sais même pas pourquoi je lui ai apporté mon aide et encore moins adresser la parole, après tout ce n'est pas mon genre de rechercher de la compagnie. Ce devait certainement un manque, oui, un besoin d'avoir du contact sociale. C'était surement ça. Tout ce que je sais, c'est qu'il était différent des autres, lui il ne m'a pas juger dès le premier regard. Mais il aurait très bien pu le faire dans sa tête après tout, je n'étais sur de rien.

- Je...Je m'appelle Elizabeth et toi ? Oh et y'a pas de quoi me remercier c'est rien tu sais. Hmm..Je suis désolé je dois te laisser !

Je lui sourit légèrement et me redressa. A peine avoir entendu son prénom que me retrouvait déjà face à la porte de la bibliothèque, et rejoignit finalement la sortie pour regagner ma chambre.

Fin du RP